Fioretti #7 Du panier de basket au baptistère !

Chers Amis,

[br][br]

Après neuf années à la Porte de Bagnolet, le Seigneur m’envoie prêter main forte en Bretagne, l’année prochaine ! En attendant de partager avec vous cette mission, je suis heureux de laisser la parole à un jeune du patro dont le parcours est plus que réjouissant. Quel chemin parcouru  en quelques mois pour ce jeune homme, mais ceci grâce à votre prière et votre soutien, VOUS POUVEZ ÊTRE FIERS !

Abbé Simon

Le témoignage d’une « pépite » du patro…

Dans la nuit de Pâques, le samedi 30 mars 2024, j’ai été baptisé dans l’église du Cœur Eucharistique de Jésus, à la Porte de Bagnolet, où j’habite depuis trois ans. J’ai reçu le prénom d’Elie et, comme dans la chanson, « je suis dans la joie, une joie immense » d’être devenu fils de Dieu et disciple de Jésus-Christ. Je voudrais en quelques lignes vous raconter ma petite histoire car le Père Chouanard m’a dit que cela vous intéresserait !

[br]

Je suis né à Auch en 2008. J’aurai seize ans en juin. J’ai quatre demi-frères que j’ai perdus de vue quand j’avais quatre ans, lorsque mon père nous a abandonnés pour partir au Canada. Il était très alcoolique. Je crois qu’il a voulu essayer d’y commencer une nouvelle vie, mais je ne l’ai jamais revu. J’ai donc vécu seul avec ma mère. Nous avons déménagé une bonne dizaine de fois et j’ai fréquenté plus d’une quinzaine d’écoles ! J’ai appris à m’adapter et, matériellement, ma mère et moi, nous nous en sortions.

[br]

En 2017, nous avons rejoint un petit logement social (une pièce) dans le 19ème arrondissement de Paris avant de retrouver mon grand-père maternel dans l’Oise. Ces deux années à la campagne auprès de lui sont parmi les plus belles de ma vie. C’est la première personne qui m’a parlé de sa foi chrétienne et c’est avec lui que je suis allé pour la première fois à la messe.  Malheureusement, sa santé déclinante nous a obligés à l’orienter vers un EPHAD et ma mère et moi sommes retournés à Paris, cette fois-ci dans le 20ème arrondissement. J’ai rejoint le Collège Léon Gambetta en 3ème. Notre situation matérielle s’est beaucoup dégradée ainsi que la santé de ma mère. Mon grand-père est décédé en 2023 ce qui fut un coup très dur.

[br]

C’est devenu extrêmement compliqué pour nous car nous n’avions plus de ressources. Ma mère et moi prenions tous nos repas aux Restos du Cœur ou à l’ordre de Malte. De mon côté, je m’en sortais bien scolairement parlant avec une moyenne de 19, malgré des problèmes de discipline car je m’ennuyais beaucoup. Jusqu’au jour où ma Conseillère Principale d’Éducation m’a proposé de rejoindre les « Cordées de la réussite » du Lycée Louis-le-Grand durant toute l’année de troisième. C’est un apprentissage et une détection qui favorise l’entrée dans un lycée d’excellence. J’étais très motivé, car je voulais honorer mon grand-père qui avait fait de très bonnes études.

[br]

Au camp Saint Michel en juillet avec Etienne (mon futur parrain !)

Fabrication du mat des couleurs (Camp Saint Michel)

À cette époque, mes passions étaient principalement le sport et le dessin. Je ne connaissais pas Dieu et ne me posais pas la question  de son existence. La plupart de mes amis étaient musulmans et je m’intéressais plutôt à l’islam, je commençais à apprendre à prier avec eux.

[br]

En 2023, un jour de printemps, un ami de ma classe m’a proposé de venir jouer au basket dans son « patronage », je ne savais pas ce que c’était. J’ai passé un super moment, retrouvant pas mal d’amis du Collège chrétiens, musulmans ou sans foi… Pour arrêter de traîner, j’ai demandé à ma mère de m’inscrire et j’ai rencontré l’abbé Simon à qui j’ai commencé à décrire ma situation, mais j’avais tellement honte que j’ai demandé à mère de lui expliquer. J’ai pu m’inscrire gratuitement pour la fin de l’année. Je suis donc suis venu chaque semaine découvrant d’autres activités qui me plaisaient, notamment la boxe et le foot.

[br]

Une fois, j’ai fait un peu plus connaissance avec l’abbé Simon et je me suis permis de lui demander de me prouver l’existence de Dieu. Mon esprit rationnel et scientifique avait besoin de voir pour croire. Il me répondit qu’à défaut de voir le soleil en face, on pouvait être certain de sa présence à travers ses effets ! Et comme nos difficultés n’étaient plus un secret, il m’a proposé de les confier vraiment à Dieu en ajoutant qu’il n’avait  jamais rencontré une personne dont Dieu avait ignoré les prières, dans la mesure où celles-ci avaient été présentées avec humilité et surtout pas sur un coup de tête !

[br]

Je n’avais rien à perdre et je me suis lancé, en prononçant le nom de Jésus, comme il me l’avait indiqué. Je suis même rentré plusieurs fois dans l’église du Cœur pour le faire ! Plus tard, l’abbé m’a invité à participer au « WEST » (week-end sainteté) où le témoignage d’un couple chrétien m’a beaucoup touché. J’ai découvert que les chrétiens étaient comme une grande famille.

[br]

Pour autant, la situation se dégradait avec ma mère car nous n’arrivions plus du tout à nous entendre, c’était devenu explosif. Elle disait même à l’abbé que nous ne pourrions plus vivre ensemble. Les Services Sociaux qui nous suivaient depuis cinq ans ne trouvaient pas de solution. Au milieu de ces grandes difficultés, j’eus la surprise d’apprendre que le Lycée Henri IV retenait ma candidature et que je pouvais le rejoindre en Seconde l’année prochaine ! Une bonne nouvelle, sauf que depuis mon quartier le trajet durait plus d’une heure. Je demandais encore plus à Dieu son aide.

[br]

Je m’inscris au camp d’été du Patronage du Cœur organisé en Haute-Savoie. J’avais déjà fait pas mal de colos dans ma vie, mais je découvrais une ambiance fraternelle que je n’avais jamais connue, au point que l’idée de devenir chrétien commença à trotter dans ma tête. C’est surtout la joie qui anime les chrétiens qui m’adonné envie de connaître davantage Jésus.

[br]

À la rentrée, j’étais très inquiet car les conditions de travail étaient devenues impossibles (entente avec ma mère, temps de trajet, aucune connexion, espace très réduit, alimentation…). En accord avec ma mère, l’abbé Simon se mit à chercher une famille d’accueil. Moins de dix jours après, il m’emmena rencontrer une famille très chrétienne qui habitait dans le Seizième arrondissement. Elle m’accueillit non seulement comme un prince mais comme un fils ! Je gagnais une demi-heure sur le trajet et surtout j’avais désormais un cadre très favorable pour travailler. C’est le rythme que j’ai au moment où j’écris ces lignes : je reviens du vendredi soir au lundi matin chez ma mère.

[br]

J’ai pu également me préparer au baptême au Cœur chaque week-end, heureux de retrouver le patro et la paroisse. Je découvrais la vie de prière et la messe du dimanche. J’ai vraiment découvert que Dieu m’aimait : Il s’est montré à moi à travers toutes ces belles rencontres. Ma prière a été exaucée.

[br]

Devant le mat des couleurs (camp Saint Michel)

En rando au camp Saint Michel

ma passion, le dessin !

Je viens de recevoir le baptême et une nouvelle vie dans l’Esprit a commencé pour moi ! Un animateur du camp est mon parrain et Anne-Sophie, la mère de ma famille d’accueil est ma marraine.  Samedi soir, après la longue cérémonie, nous nous sommes retrouvés en famille au presbytère avec ma mère, toute la famille d’accueil, le père Simon et plusieurs animateurs qui sont devenus comme mes frères ! C’était un moment exceptionnel pour moi.

[br]

À Henri IV, tout se passe très bien, je suis même dans le premier tiers de ma classe. J’aime  énormément ma famille d’accueil qui me donne un exemple de vie chrétienne. Mon rêve est de devenir ingénieur en robotique. En attendant, le patro va me faire passer le BAFA cet été et j’ai hâte d’aider à mon tour les plus jeunes !

[br]

L’abbé Simon m’a dit que votre fondation aidait les jeunes qui, comme moi, ont besoin de soutien. Je veux vous dire un grand merci et avec les jeunes du patro, on prie souvent pour les bienfaiteurs. J’espère faire votre connaissance un de ces jours.

[br]

Que Dieu vous bénisse !